Arthrose et suivi psychologique : quand l'arthrose nuit à la qualité de vie
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L’arthrose est désormais considérée comme l’une des trois maladies les plus invalidantes, et probablement la principale source de handicap locomoteur. Sa prévalence (pourcentage de cas dans une population donnée à un moment donné) relevée par des dépistages radiologiques est d’environ 52 % des adultes pour une seule localisation et de près de 85 % dans les tranches d'âge les plus élevées1. Pourtant, il semble que tous ne soient pas égaux face à la maladie, et notamment aux symptômes qui en découlent.
Pour certains, la maladie est un calvaire. Elle nuit en tout point à la qualité de vie : les personnes atteintes acceptent leur condition comme une fatalité et abandonnent peu à peu les activités quotidiennes qu’ils appréciaient, créant un véritable cercle vicieux. Or, il s’avère que les facteurs psychosociaux sont intimement associés aux symptômes de l’arthrose2. Ainsi, des symptômes dépressifs peuvent prédire l’apparition ou l’aggravation des symptômes liés à l’arthrose dans les mois à venir3. Le suivi psychologique des personnes atteintes apparaît donc indispensable.
L’intensité des douleurs arthrosiques ressenties varie énormément d’une personne à l’autre et change en fonction de différents facteurs comme l’activité, la prise de médicaments, l’humeur ou même la météo4. Il apparait très clairement que les structures observées lors des radiographies ne peuvent expliquer ces différences. La douleur est en effet une expérience particulièrement complexe influencée par la personnalité, la composante génétique, les expériences de douleurs antérieures et les appréhensions des douleurs futures5, 6. L’anxiété ou la dépression pouvant moduler l’expression de la douleur, la communauté scientifique s’intéresse à des traitements non pas directement contre la douleur, mais contre ces états psychologiques. Plusieurs études ont montré l’intérêt d’interventions psychologiques comme la relaxation, l’hypnose ou l’activité physique pour réduire indirectement la douleur7-9.
Références
1. Weathers E, Creedon R. The impact of osteoarthritis on psychological wellbeing. Br J Nurs. 2011 Feb 24-Mar 9;20(4):243-6.
2. Creamer P, Hochberg MC. The relationship between psychosocial variables and pain reporting in osteoarthritis of the knee. Arthritis Care Res. 1998;11:60–5. review.
3. Riddle DL, Kong X, Fitzgerald GK. Psychological health impact on 2-year changes in pain and function in persons with knee pain: data from the Osteoarthritis Initiative. Osteoarthritis Cartilage. 2011;19:1095–101.
4. Gooberman-Hill R, Woolhead G, Mackichan F, Ayis S, Williams S, Dieppe P. Assessing chronic joint pain: lessons from a focus group study. Arthritis Rheum. 2007;57(4):666–71.
5. Diatchenko L, Nackley AG, Slade GD, Fillingim RB, Maixner W. Idiopathic pain disorders--pathways of vulnerability. Pain. 2006;123(3):226–30.
6. Diatchenko L, Slade GD, Nackley AG, Bhalang K, Sigurdsson A, Belfer I, et al. Genetic basis for individual variations in pain perception and the development of a chronic pain condition. Hum Mol Genet.2005;14(1):135–43
7. Gay MC1, Philippot P, Luminet O. Differential effectiveness of psychological interventions for reducing osteoarthritis pain: a comparison of Erikson [correction of Erickson] hypnosis and Jacobson relaxation. Eur J Pain. 2002;6(1):1-16.
8. Graham R, Kremer J, Wheeler G. Physical exercise and psychological well being among people with chronic illness and disability: a grounded approach. J Health Psych. 2008;13:447–58.
9. Salmon P. Effects of physical exercise on anxiety, depression, and sensitivity to stress: a unifying theory.Clin Psych Rev. 2001;21:33–61.