Arthrose : bientôt un diagnostic précoce ?
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L’arthrose affecte l’ensemble des structures articulaires avec des changements progressifs au niveau du cartilage, des ménisques, des ligaments et de l’os sous-chondral. La plupart du temps, il s’accompagne d’une inflammation de la membrane et du liquide synoviale1.
Bien que la prévalence de l’arthrose peut atteindre 90 % chez les plus de 65 ans, il n’existe aucun test biochimique permettant de la détecter à des stades précoces.
L'imagerie par résonance magnétique (IRM) est utilisée pour évaluer la dégradation du cartilage et peut donc représenter une technique de détection précoce de l’arthrose. Néanmoins, la sensibilité du test est assez faible : celui-ci détecte 70 % des personnes ayant un début d’arthrose mais 30 % des personnes atteintes passent entre les mailles du filet2. Il est plus utile pour écarter le diagnostic de l’arthrose lorsque plusieurs pathologies sont suspectées. Par ailleurs, l’IRM requiert des installations coûteuses et n’est pas recommandée pour les personnes ayant des dispositifs implantés comme un pacemaker.
Pour qu’un test biochimique de détection soit possible, il faut pouvoir compter sur des biomarqueurs fiables, c’est-à-dire des composés qu’on ne retrouve dans l’organisme qu’en cas d’arthrose ou à des doses caractéristiques. Jusqu’à présent, deux marqueurs des métabolismes osseux et cartilagineux (l’uCTX-II et le COMP) ont montré un bon potentiel pour prétendre au rôle, mais ces derniers ne permettent pas de détecter la maladie à des stades précoces3-7.
L’inflammation est moins importante en cas d’arthrose qu’en cas de polyarthrite rhumatoïde ou de spondylarthrite ankylosante. Il est donc difficile d’utiliser des marqueurs de l’inflammation comme la C-Reactive Protein (CRP). Cependant, l’espoir demeure puisqu’une nouvelle étude vient d’identifier un nouveau biomarqueur : les protéines citrullinées. Un test unique réalisé à un stade précoce, c’est-à-dire avant l’apparition des lésions articulaires, permettrait de détecter à la fois la polyarthrite rhumatoïde et l’arthrose. Une découverte remarquable et inattendue qui ne demande qu’à être confirmée puis exploitée.
Sources :
1. Lotz M. et al. Value of biomarkers in osteoarthritis: current status and perspectives. Ann Rheum Dis. 2013 Nov;72(11):1756-63.
2. Menashe, L. et al. The diagnostic performance of MRI in osteoarthritis: a systematic review and meta-analysis. Osteoarthritis & Cartilage 20, 13–21 (2012).
3. Garnero P et al. Cross sectional evaluation of biochemical markers of bone, cartilage, and synovial tissue metabolism in patients with knee osteoarthritis: relations with disease activity and joint damage. Ann Rheum Dis. 2001;60:619–26.
4. Garnero P et al. Urinary type II collagen C-telopeptide levels are increased in patients with rapidly destructive hip osteoarthritis. Ann Rheum Dis.2003;62:939–43.
5. Reijman M et al. A new marker for osteoarthritis: cross-sectional and longitudinal approach. Arthritis Rheum. 2004;50:2471–8.
6. Dam EB et al. Identification of progressors in osteoarthritis by combining biochemical and MRI-based markers. Arthritis Res Ther. 2009;11:R115.
7. Valdes AM et al. Large scale meta-analysis of urinary C-terminal telopeptide, serum cartilage oligomeric protein and matrix metalloprotease degraded type II collagen and their role in prevalence, incidence and progression of osteoarthritis.Osteoarthritis Cartilage. 2014;22:683–9.
8. Usman Ahmed et al. Biomarkers of early stage osteoarthritis, rheumatoid arthritis and musculoskeletal health, Scientific Reports 5, 2015 ;9259.